23/06/2011

5- Dimanche 5 juin 2011 Lac de Bicaz – Lacu Roşu 37 km 680 m

La crasse qui empêche les doux rayons du soleil matinal de caresser nos peaux blanches se révélera éphémère. Pour entreprendre la route 12C qui nous portera jusqu’à l’un des plus beau site naturel de Roumanie nous devons repasser par la ville sans charme de Bicaz et traverser les superbes gorges du même nom. Après le carrefour, une usine rescapée d’une époque révolue crache son venin malodorant. La suite nous offre une alternance de maisons traditionnelles et de pavillons bien de notre époque.
Dans un gros village, au nom à rallonge imprononçable, juste avant les gorges, nous cherchons un espace pour faire le plein de carburant. Au vu des bistros au remplissage dominical, nous optons pour une place à l’ombre d’un arbre qui se révèlera être le jardin d’un cabinet médical. Mais les médecins ne sont pas venus nous consulter.


Les gorges se resserent

Arrivé à l’entrée des gorges dont une carrière de ciment fait office d’accueil nous commençons véritablement à monter accompagné par des étales de souvenirs fabriqués dans des contrés lointaines. Une pose s’impose dans cette partie de la gorge. Le site est spectaculaire. Des falaises de plus de 200 m, d’où s’accrochent désespérément des sapins, se resserrent jusqu’à créer un étau étroit au fond duquel apparaissent de curieux pics comme la Pierre de l’Autel qui fut vénérée par les Daces.


La Pierre de l'Autel

Après quelques lacets bien raides et un court tunnel, nous arrivons au village du lac rouge ou la pension, repérée dans le Lonely Planet et indiquée à deux pas du lac, s’avère en faite être l’une des plus éloignée. Nous décidons donc d’aller au lac directement. La vue qui s’offre à nous m’inspire la réflexion suivante « c’est cette mare verdâtre ! ». Il faut dire que le rouge tant vanté dans les guides est inexistant. Laissant nos vélos, nous entreprenons le tour de la mare qui s’avérera en faite être une merveille. La première impression était donc trompeuse. Engendré par un effondrement de terrain en 1837, le lac serpente entre un relief très pentu à la végétation épaisse. Le chemin qui en fait le tour nous fait entrevoir des zones marécageuses couvertes de plantes aquatiques d’une rare beauté. En amoureux nous admirons : fleurs endémiques, reflets dorés et troncs fantomatiques émergeant de l’eau. Nous sommes seuls dans ce paysage bucolique, les vacanciers, probablement alourdis par le steak frites ingurgité au déjeuner, se contentant de s’entasser près du parking.

Lacu Rosu
Arrivés dans la chambre de la pension-hôtel chauffée à 30° nous nous empressons d’éteindre cet absurde chauffage et optons pour le resto de l’hôtel du dessus.